Marius, 17 ans, dessinateur de BD : «Quand je dessine, je respire»

Marius, 17 ans, dessinateur de BD : «Quand je dessine, je respire»

Le festival de BD d’Angoulême s’ouvre aujourd’hui et se déroule jusqu’au deux février. La passion de la bande dessinée se manifeste pour certains dès le plus jeune âge. C’est le cas de Marius, jeune lycéen breton, qui a participé l’année dernière au concours jeunes talents du festival de BD de Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor. Entretien.

D’où te vient ce goût du dessin ? 

De mon enfance. Je dessine depuis que je suis petit. À 12 ans, en sixième, j’ai commencé à prendre des cours de bande dessinée. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’en faire mon métier. J’ai toujours aimé pouvoir mettre en forme ce que j’imagine. Et comme j’ai une imagination débordante, je ne me lasse jamais. La série « Les Légendaires » m’inspire beaucoup dans le style de dessin.

Arrives-tu à concilier ta passion et les cours ? 

Pas autant que j’aimerais (rires). Je suis en Première et avec le lycée, j’ai moins de temps pour dessiner qu’avant. Je dessinais beaucoup plus au collège. Aujourd’hui, je vais dessiner deux ou trois jours par semaine. Et deux ou trois heures à chaque fois. Cela peut paraître énorme, mais je déteste ne pas terminer un dessin ou une planche. Souvent, cela me joue des tours. Il m’arrive de me dire que je ne dessine pas plus d’une heure… Pour finalement finir au bout de la nuit ! (rires)

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le dessin ? 

Si je ne dessinais pas, je serais un peu perdu. Quand je dessine, je m’échappe, j’oublie tout, cela m’apaise. C’est comme si j’étais aspiré par le dessin. Je suis dans ma bulle, je respire. Et puis, je vois que je progresse, c’est gratifiant, je me dis qu’à force de travail, tout est possible. J’ai toujours un but et je m’entraîne par thèmes précis : des visages, des paysages ou des petites histoires. Je préfère maîtriser les bases avant de me lancer dans plusieurs planches.

Planche dessinée par Marius

Que pensent tes parents de ce choix d’orientation ?

Ils sont ravis, ils me soutiennent et m’encouragent tout le temps. Mais surtout, ils sont fiers de moi. À chaque fois qu’on a des invités à la maison, ils ne peuvent pas s’empêcher de leur dire que je dessine et que je veux faire des BD plus tard. 

La précarité du métier de dessinateur ne t’inquiète pas ? 

Non, cela ne me fait pas peut d’avoir des difficultés, je pense que le plus important, c’est de trouver un métier qui vous plaît. Pour moi, c’est le dessin. Je suis conscient des soucis pour gagner sa vie dans ce métier, mais je préfère faire cela plutôt qu’un travail que je n’aime pas. 

Qu’est ce que tu n’aime pas dans le dessin ? 

La frustration que cela engendre. Quand on commence un dessin et qu’on se rend compte qu’il est mal proportionné, que le plan est mal placé ou que les personnages ne rendent pas bien, on a juste envie de s’arracher les cheveux (rires)… Mais également le temps que cela prend pour progresser. C’est très long dans le dessin…

Es-tu un cas isolé dans ton entourage ? 

Non. Dans mon lycée artistique nous sommes beaucoup à aimer le dessin. On se retrouve souvent pour parler des sujets de dessins, pour comparer nos planches ou pour se donner des conseils. C’est sain, cela permet de se serrer les coudes et de se dire qu’on est pas tout seul dans notre passion.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Sur le court terme, améliorer à fond ma technique de dessin avant la fin du lycée. J’aimerais bien intégrer une école d’art. Et puis sur le long terme, pouvoir faire de ma passion mon métier. Tout simplement. Mais bon, là, ma priorité des priorités c’est plutôt de réussir mon oral de bac blanc cet après midi… (rires)

Marc Logelin

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