Paul est étudiant au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Il pratique son instrument, l’Alto, un instrument à cordes frottées cousin du violon, depuis ses sept ans. Une passion devenue un métier, qui lui demande rigueur et exigence.
Paul est tombé sous le charme de l’alto à sept ans, un instrument au « son plus grave, plus chaud, plus rond que le violon. »
Il est le seul musicien professionnel de sa famille. Sa soeur, de cinq ans son ainée, est violoniste amatrice. C’est en écoutant jouer sa soeur, que Paul a voulu s’essayer à la musique. Le passage au monde de la musique professionnel est apparu comme une évidence. « Je ne me suis jamais demandé ce que je voulais faire plus tard, c’est venu naturellement », affirme le jeune homme.
D’abord élève au lycée Racine, dans le 8e arrondissement de Paris, dans une CHAM (Classe à Horaires Aménagées Musique), il est admis à l’âge de 16 ans au CNSM, le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
« Mon année de terminale était compliquée car je venais d’intégrer le Conservatoire et qu’il y avait le lycée à côté. Beaucoup de jeunes décident par exemple de suivre des cours par correspondance. Mais au final, je ne regrette pas. Je me sentais bien au lycée, je ne me voyais pas partir. »
L’excellence nécessite des heures et des heures de pratique de l’alto au quotidien. Une rigueur et une régularité que Paul n’a jamais perçu comme une contrainte. « Même s’il s’agit de technique pure, ça reste du plaisir pour moi », assure l’adolescent.
« Selon les projets, le travail en amont est différent. Pour un festival de musique de chambre par exemple on va se voir à plusieurs, mais si c’est un récital, c’est du travail seul. Mais quoi qu’il arrive, pour garder le niveau, je travaille cinq à sept heures seul par jour. Je fais des gammes, je travaille mon concerto, et j’ai mes répétitions à plusieurs à côté. »
Malgré un quotidien rythmé par la musique, à ses yeux, il n’est pas si différent de celui des autres adolescents. « J’ai jamais eu l’impression d’avoir une vie vraiment différente ou d’avoir grandi plus rapidement que d’autres jeunes », plaisante-t-il.
Paul est catégorique : la passion surpasse la pression.
« Il faut avoir de la rigueur et de l’exigence, c’est certain. Les concours sont compliqués au départ, il y a de la pression mais on s’y habitue. C’est en faisant beaucoup de concerts que ça va de mieux en mieux. Et il ne faut pas penser compétition, il faut juste penser au plaisir qu’on prend sur scène, à l’émotion qu’on transmet. »
Emiline Burckel
