Paul-Antoine n’a jamais connu les bancs de l’école. À 17 ans, le jeune lyonnais a passé la majeure partie de sa vie sur les pistes d’escrime. Ce vice-champion du monde cadet se prépare à sa prochaine compétition .
« À quatre ans et demi, je voulais devenir une tortue ninja, alors j’ai fait de l’escrime. Et depuis, je n’ai jamais arrêté. » Jusqu’à remporter l’argent aux championnats du monde, dans la catégorie cadet, en 2019.
Ce jeudi, comme plusieurs fois par mois, le Lyonnais s’entraîne au CREPS (Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive) d’Île-de-France. C’est dans ces centres que sont formés les jeunes athlètes de haut-niveau.
Il tire ses derniers assauts avant de s’envoler, le lendemain, pour une coupe du monde à Leszno (Pologne), avec la délégation française. Cette fois-ci, il concourt dans la catégorie junior.
Ce changement de catégorie, Paul-Antoine le vit comme un cap. « Le niveau est bien plus élevé, il faut avoir une meilleure condition physique », confie-t-il. Alors, il s’entraîne tous les jours et suit une préparation physique intensive, épaulé par quatre entraîneurs.
« Plus qu’une passion, c’est une partie de ma vie »
Au CREPS, Paul-Antoine retrouve ses amis comme Eliot et Jean. L’adolescent ne va pas au lycée, « impossible de faire les deux », assure-t-il. Il suit des cours par correspondance et prépare son bac S dans l’idée de poursuivre des études d’ingénieur… Mais seulement quand il lui reste du temps.
Ses week-end sont rythmés par les compétitions, en France ou à l’étranger. Il a déjà voyagé dans une quinzaine de pays : Croatie, Tunisie, Japon… Une cadence qui l’a contraint à être très vite autonome. « À 11 ans je suis parti tout seul à Rome pour un stage. J’ai pris un taxi puis un avion et voilà . Depuis j’ai l’habitude de voyager seul. ».
Lors de ces compétitions et autres stages internationaux, l’adolescent a souvent l’occasion de rencontrer des adversaires étrangers. De même au CREPS, où ses camarades et lui tirent régulièrement contre des fleurettistes venus du monde entier, à l’instar de cette semaine où le jeune sportif s’entraine avec un tireur chinois.
Pour les derniers préparatifs avant la coupe du monde, les adolescents affûtent leur matériel et réparent leurs fleurets. Ils en apporteront quatre chacun, en espérant qu’ils les mèneront sur le podium. L’issue de la compétition est cruciale. Une victoire leur permettrait une sélection pour les prochains championnats d’Europe et du monde. Là où Paul-Antoine espère toucher l’or avec la pointe de son fleuret.
Alexandra Poupon